Avignon : Un conducteur de bus agressé pour un « mauvais regard »

L’agression d’un conducteur de bus à Avignon mardi soir a entraîné une vaste mobilisation de ses collègues ce mercredi matin, provoquant une interruption quasi totale du réseau de transport en commun. Face à la montée des violences envers le personnel, les chauffeurs ont exercé leur droit de retrait, réclamant des mesures immédiates pour assurer leur sécurité.

Une agression violente qui met le feu aux poudres

Mardi 25 février, en fin de journée, un conducteur de bus du réseau Orizo a été victime d’une agression alors qu’il effectuait son service sur une ligne urbaine d’Avignon. Selon les premières informations, un passager, dont le comportement était déjà jugé problématique par plusieurs témoins, se serait attaqué au chauffeur après un échange tendu.

Les circonstances exactes de l’incident n’ont pas encore été totalement établies, mais l’attaque aurait été suffisamment grave pour nécessiter l’intervention des secours et des forces de l’ordre. Le conducteur, blessé, a été pris en charge par les pompiers et transporté à l’hôpital. Son état de santé, bien que jugé stable, a profondément choqué ses collègues, qui dénoncent depuis longtemps une recrudescence des violences à leur encontre.

Une paralysie totale du réseau ce matin

En réaction à cette nouvelle agression, les chauffeurs d’ORIZO ont décidé d’exercer leur droit de retrait ce mercredi 26 février. Dès le début de la matinée, aucune ligne de bus et de tramway ne circulait à Avignon et dans son agglomération, provoquant une situation chaotique pour de nombreux usagers, notamment les travailleurs et les élèves se rendant à l’école.

Le dépôt de bus d’Avignon s’est transformé en un point de ralliement où de nombreux chauffeurs ont exprimé leur colère. Ils dénoncent le manque de mesures de sécurité mises en place pour les protéger lors de leur service.

« Cela fait des années que nous alertons sur l’insécurité dans certains quartiers et certaines lignes, mais on nous demande de continuer comme si de rien n’était. Cette fois, c’est trop ! », s’est indigné un chauffeur gréviste.

Des revendications claires : plus de sécurité pour les chauffeurs

Les conducteurs demandent plusieurs mesures immédiates pour renforcer leur sécurité, notamment :

• La présence plus systématique d’agents de sécurité dans les bus circulant en soirée et sur les lignes sensibles.
• L’installation de cabines de protection renforcées autour des postes de conduite.
• Un signalement plus rapide et efficace des incidents avec une meilleure collaboration entre la police et les conducteurs.
• Des sanctions plus sévères pour les agresseurs afin de dissuader de futurs actes de violence.

Le syndicat des transports d’Avignon (CGT) a également réagi en demandant une réunion d’urgence avec la direction d’Orizo et les autorités locales pour discuter de la mise en place de solutions pérennes.

Une situation préoccupante qui se répète

Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident paralyse le réseau de transport d’Avignon. En 2022, une agression similaire avait déjà conduit à une grève des chauffeurs pendant une journée entière. Malgré les promesses faites à l’époque, peu de mesures concrètes ont été mises en place selon les syndicats.

Reprise du trafic

Si la majorité des chauffeurs ont cessé leur activité ce matin, c’est seulement sur les coups de 12h que le réseau de transport Orizo annonce la reprise du trafic afin d’assurer « d’assurer un service public de qualité ».